À la tête des Premiers Grands
Vins Classés. “Nous cultivons en Terras
Vitis, nous explique Jean-Luc Barreau, donc de façon très raisonnée et parcimonieuse, nous avons d’ailleurs beaucoup d’insectes dans le vignoble. Nous avons la volonté de préserver ce patrimoine et de le faire perdurer. Je suis très concerné par la culture bio, cela fait déjà 12 ans que nous sommes certifiés Terra
Vitis avec un cahier des charges à respecter. Il faut parfois jongler et accepter de faire tomber quelques grains, l’exposition des
vignes... plusieurs paramètres ont joué en notre faveur. Depuis 20 ans, nous avons tous les moyens pour mieux maîtriser nos
vignes et il faut être raisonnable sur les
rendements, c’est fondamental pour la qualité des
Vins. Tout se joue avec l’équilibre par pied de vigne: dimension des grappes, vendanges vertes, état sanitaire, aération pour éviter les maladies... Il faut savoir prendre les bonnes décisions et réagir vite. Je travaille avec passion en pratiquant une politique volontariste de qualité. Pour moi, ce qui importe dans le vin, c’est le fruit, le bois booste un peu le vin mais c’est le fruit qui prime. Nous allons refaire le cuvier à
Pomerol car je souhaite avoir l’infrastructure pour faire du parcellaire, j’ai fait faire des recherches sur le sous-sol (carottage de 1,5 m) de chaque parcelle de Certan de May par la Chambre d’Agriculture. C’est surprenant, il y a des
graves tellement compactes que les racines ont du mal à descendre.
“En 2019, nous raconte Jean Luc Barreau, la
floraison fin Avril a été assez hétérogène en partie à cause du
climat humide, puis le mois de Juillet très
sec a remédié à cette période délicate.
Début Août de petites pluies ont été très bénéfiques pour compenser la sécheresse. La
véraison s’est déroulée dans de parfaites circonstances, le mois de Septembre ensoleillé le jour mais avec des nuits fraîches a offert une climatologie idéale pour préserver la fraicheur
aromatique du raisin et parfaire la maturité. Nous avons donc récolté de très beaux
raisins qui vont donner un 2019 au fort potentiel. J’ai fait les
fermentations malolactiques mi-Novembre, c’est un millésime structuré, de belle texture,
arômes séduisants de
fruits frais, un vin
onctueux aux
tanins fins et élégants.
Le 2018, lui, présente un
boisé fin, beaucoup de raffinement, notes florales, touche épicée,
arômes de
fruits, grande intensité, un vin très voluptueux.
Deux très jolis
millésimes qui se suivent, nos parcelles ont bien résisté à la sécheresse.
Nous terminons nos travaux de rénovation, le deuxième
chai à
barriques et le cuvier sont terminés.”
En effet, voilà un formidable
Pomerol 2016, remarquable, de
couleur intense, au
nez puissant et subtil à la fois, aux senteurs de
fruits mûrs (
cassis, griotte) et de truffe, un vin qui commence à peine à se fondre, d’excellente
garde. Superbe 2015, au
nez dominé par les
fruits rouges à noyau et des notes de fumé, ample et volumineux, avec, en bouche, des connotations de
cannelle et de petits
fruits rouges macérés (
fraise, myrtille), complexe et savoureux, de grande évolution. Le 2014, avec ces notes de
fruits mûrs (cerise noire, myrtille), et de réglisse, est très structuré en bouche, puissant mais tout en élégance, parfumé au palais. “En 2014, le vin présente des
arômes de
fruits croquants, une belle persistance
aromatique. C’est un vin complexe, structuré, qu’il faudra attendre.”
Le 2013 est réussi, plus
léger, certes, de belle teinte rouge intense, au
nez marqué par des
arômes de mûre et de réglisse, un vin ample (plus de
Cabernet), persistant en bouche. “C’est un vin plaisir, d’une jolie
couleur foncée, avec une belle fraîcheur
aromatique. Je suis très satisfait de la qualité du 2013, un millésime de
vigneron, il n’était pas facile, mais relever des défis, cela fait partie de notre métier !” Le 2012 se goûte particulièrement bien, d’un joli
pourpre foncé, un vin solide, complexe et
corsé, avec ces notes subtiles de cerise et de pruneau confits,
typé. Le 2011 est fin, de très belle
robe d’un grenat profond, aux
arômes de
fruits rouges avec des notes fumées subtiles, parfait sur une omelette aux truffes ou un sauté de veau et de rognon à la crème.
Splendide 2010, d’une belle complexité
aromatique fruité et élégant, bouche croquante, beaucoup de
chair, un vin concentré en matière, aux
tanins puissants et mûrs à la fois, très parfumé, dense et savoureux. Formidable 2009, à la fois puissant et
velouté, concentré et parfumé, aux connotations typiques de mûre et de sous-bois, de belle structure, de
couleur grenat intense, distingué, aux nuances de cerise confite et d’
humus en finale, un vin d’un grand équilibre, de
garde.
Mêmes propriétaires que le Lussac-Saint-Émilion
Château Poitou , ”un vin vieillit en
barriques 12 mois, précise Jean-Luc Barreau, ce qui lui donne une belle aptitude de
garde. Je tiens à valoriser mes
Vins qui sortent toujours parmi les premiers en
dégustation à l’aveugle. Je pars du principe que dans le temps les bons
Vins se vendent toujours, donc mon objectif reste toujours la qualité. Je vais présenter ce vin en
bouteilles lourdes, changer l’étiquette, des efforts qui soulignent la qualité des
Vins.”
Ce Lussac
Saint-Émilion 2016, qui sent la mûre, les épices et l’
humus, de bouche persistante, de très bonne base
tannique mais c’est un vin tout en souplesse,
plein de charme. Le 2015 associe
couleur et matière, au
nez complexe à dominante de
prune et d’
humus, aux
tanins bien
soyeux, de bouche ample avec cette saveur poivrée persistante. Quant au 2014, il est remarquable, un vin très
typé, aux
tanins mûrs, très équilibrés, alliant charpente et souplesse, avec des
arômes complexes de
prune, de sous-bois et de réglisse, ample en bouche, et se débouche, notamment, sur un Tournedos Rossini ou un hachis d'agneau et purée de pommes de
terre.