Un vignoble de 25,5 ha de
vignes sur des parcelles morcelées qui apportent leur complexité et leur complémentarité.
Sols de
graves et de
sables de la terrasse de
Pomerol et sous-
Sols de
graves ou de
molasse riche en crasse de
fer. L’
encépagement a été repensé lors de l’achat récent d’une parcelle de 4 ha : 73%
Merlot, 24,4%
Cabernet franc et 2,6%
Petit Verdot pour sa fraîcheur. Mazeyres est un magnifique manoir du XVIIIe siècle, entièrement restauré et parfaitement mis en valeur dans un bel écrin constitué d’arbres et de magnolias centenaires. Des fouilles ont permis d'exhumer de très belles poteries datant du IIIe siècle, vestiges de l’époque gallo-romaine et précieusement conservés au
château.
Quatrième génération de
viticulteurs et
négociants libournais, Alain Moueix dirige la propriété et apporte son expertise et son savoir-faire issus du terroir. Conscient de ce potentiel unique, dès 1992, il décide de mettre en valeur ce vignoble afin que celui-ci puisse révéler son authentique expression. Il opte, dans un premier temps, pour une viticulture raisonnée et met en place une gestion parcellaire pointilleuse afin de révéler la diversité et la complémentarité de ces différents
terroirs.
Enrichi de son expérience au sein du
château Fonroque (100% en biodynamie depuis 7 ans), Alain Moueix a pu constater des changements notables en matière d’interaction entre la plante, le sol, le sous-sol et l'environnement produisant ainsi un effet d'authenticité et de
finesse dans l'expression du terroir au sein des
vins produits. Alain Moueix a apporté à Mazeyres son expertise et surtout une ouverture d’esprit certaine. La conversion à la Biodynamie a débuté par quelques parcelles en 2011. En 2012, la totalité de la propriété a été convertie. Grâce à la Biodynamie, les
vins ont, en plus de cette fraîcheur assez caractéristique, un côté aérien et une belle verticalité. La propriété est certifiée Bio depuis 2015.
“Nous avons encore un très beau millésime, nous explique Alain Moueix, c’est vrai que nous avons une succession de beaux
millésimes à
Bordeaux, c’est peut-être dû au changement climatique.
En 2019, le printemps a été plutôt humide, il a été suivi d’un été très
sec et d’un bel été indien. Ces automnes qui sont maintenant toujours magnifiques permettent d’atteindre de belles maturités. Avec nos
terroirs, que ce soit le plateau
calcaire au
château Mazeyres ou le coteau argilo-
calcaire à Fonroque, les
vignes résistent très bien à cette sécheresse grâce aux réserves hydriques en sous-sol, le vignoble n’a pas du tout souffert et les
raisins ont mûri sans à-coups, ce qui est très important.
Sur le terroir un peu plus
léger du
château Mazeyres, il a fallu utiliser tout ce que la Biodynamie nous propose pour éviter que la vigne ne se bloque, les tisanes ont permis d’éviter le stress hydrique, la perte des feuilles. Les
vins ont un taux d’
alcool assez élevé même si l’équilibre est préservé. Juste avant les vendanges, il a fait très
sec avec du vent, nous nous sommes dépêchés de récolter, je ne suis pas un adepte des surmaturités, cela ne m’intéresse pas. Résultat, nos
vins ont un bon équilibre, une belle texture, pas de dureté, beaucoup de longueur et de profondeur, encore un très beau millésime.
En quatre ans, trois beaux
millésimes, le 2019 est peut-être un peu plus solaire que le 2016 mais moins que le 2015.
2017 : nos
vins sont
aimables, très ouverts, très agréables, on peut commencer à les boire. Ils vont permettre d’attendre les 2016 qui ont encore besoin d’un peu de temps. Un grand millésime demande quelques années de
bouteilles pour être apprécié à sa juste valeur.
2018 : des
vins beaucoup plus riches que les 2017. Belle texture, des
vins très
veloutés,
suaves, les Merlots ont très bien réagi cette année-là, c’est le côté velours qui ressort. Les
vins ont gagné en intensité, il y a surtout un fruit exceptionnel que nous préservons à l’élevage.
Au
château Fonroque, la maison a été rénovée, la salle de
dégustation est opérationnelle maintenant. Nous allons commencer la construction d’un
nouveau cuvier qui sera en service pour la vendange 2020. L’idée est de pouvoir accueillir davantage de petites cuves. Nous passerons de 13 cuves de
vinification à 27, afin de mettre en valeur les différentes parcelles et leurs particularités.
Avec les petites cuves il y a moins de
pression sur les
vins donc, on peut extraire avec plus de douceur, c’est un gage de qualité, nous gagnons en précision.
La Biodynamie nous fait gagner de la fraicheur dans nos
vins. Les maturités étaient très abouties en 2019 et malgré tout les
vins restent
frais. Dans le Libournais, il ne fallait pas tarder à vendanger et au moment des extractions ne pas renforcer le côté solaire mais rester sur la fraicheur, sur l’équilibre. Par rapport aux autres qui n’ont pas ce mode de culture, nous proposerons des
vins frais et équilibrés.
Il y a aussi tout un travail à l’élevage, quand on met du vin dans une cuve, le poids du vin l’empêche de respirer. A Mazeyres nous avons 20% de l’élevage qui se fait dans des petites cuves ovoïdes en béton, en forme d’œuf, donc, et dans deux
foudres. A Fonroque nous avons trois
foudres et allons en acheter d’autres. L’idée est de continuer à avoir 50% du vin élevé en
barriques, l’objectif est toujours de mettre le fruit en valeur.”
Voilà vraiment un splendide
Pomerol 2016, 14 mois en
barriques (30% de
fûts neufs et 70% de
fûts de un vin, 40 hl/ha), où, comme d’habitude, la
finesse prédomine, de
robe intense, au
nez complexe où s’entremêlent les
fruits cuits, alliant structure et élégance en bouche, un vin chaleureux et bien
charnu comme il le faut, de
garde, bien entendu, parfait avec un carré d'agneau
rôti aux courgettes et tomates farcies ou un mignon de veau orloff. Le 2015, de
robe grenat intense, au
nez de
fruits mûrs (griotte) avec quelques
arômes de cuir et, en bouche, on retrouve les nuances de
fruits rouges avec un côté
soyeux et une belle longueur, est un grand vin alliant structure et velouté. “L’augmentation de la part de
Cabernet franc (21%, colonne vertébrale) et l’arrivée du
Petit Verdot (4%, acidité́ naturelle) dans l’
assemblage, associé à la biodynamie (pé́cision, éĺé́gance et fraîcheur) marquent une étape importante dans la définition
tannique et
aromatique de ce
cru.”
Le 2014, très fin mais volumineux, coloré, où, au
nez, se mêlent la griotte et l’
humus, a une bouche séduisante dominée par les
fruits à noyau et la réglisse.
Le 2013 (12 hl/Ha seulement), pour lequel la sélection a été sévère, se goûte très bien, associant ampleur
aromatique et
finesse des
tanins, avec des senteurs de
fruits mûrs, de bouche harmonieuse. Le 2012, vraiment remarquable, est très
typé Pomerol, au
nez où s’entremêlent des notes d’épices et de
fruits rouges mûrs, est un vin structuré, d’une bonne longueur en bouche, riche, très complexe. Le 2011, d’une grande fraîcheur, d'une grande netteté, de
robe pourpre, est élégant aux
tanins savoureux, très équilibré. Le 2010, plus dense, encore
fermé, a un très joli
nez où se décèlent les connotations de
prune et de musc, un très beau vin qui associe puissance et distinction, très classique. Voir le
château Fonroque à
Saint-Émilion.