Petrus fait partie des vrais
vins mythiques, à un
prix lui aussi hors normes, certes. C’est l’archétype des grands
crus où le
terroir crée cette osmose exceptionnelle avec le
cépage et les hommes. Ici, c’est l’élégance qui prime dans le vin, jamais la surconcentration ou le bois...
Pour Olivier Berrouet, “la vendange 2019 s’est bien passée, le vin a un beau potentiel.
Le 2015 est un millésime qui a beaucoup de charme, belle rondeur,
arômes de
fruits mûrs, très belle intensité
aromatique, notes légèrement cèdrées, poivrées. C’est vraiment un millésime de charme, les
tanins sont
onctueux. A Petrus, l’
argile de nos
sols apporte une densité naturelle au vin, ensuite, à nous de maîtriser cette puissance.
Nous faisons preuve de retenue à la
vinification pour préserver l’équilibre, surtout dans un millésime comme 2015 où la structure était assez importante. Il y a tellement de matière que quelques années de
bouteilles sont souhaitables pour l’apprécier encore plus.
Dans le vin de Petrus, nous retrouvons des notes typiques de mûres légèrement goudronnées, réglissées, un
nez et une bouche intenses.
Le 2016 a une belle
robe rouge aux reflets violacées foncée alors que le 2015 a une
robe très foncée. 2016 est un millésime plus classique, plus “bordelais” dans sa construction, belle trame
tannique très dense, plus que le 2015, c’est un vin d’une grande élégance, très racé. Le 2016 a mis plus de temps à se révéler alors que le 2015 est déjà accessible dans sa jeunesse.
Très jolies notes de
fruits noirs,
cassis, mûre et une légère pointe anisée. Belle fraîcheur, bel équilibre, très
floral alors que le 2015 se caractérise par sa rondeur, son
charnu, le 2016 se démarque par sa minéralité, sa belle longueur et sa grande élégance, il demande quelques années de
bouteilles pour être apprécié à sa juste valeur. Il a des
tanins superbes, c’est un très grand millésime. Petrus ne se dévoile que dans le temps et son potentiel est exceptionnel : les 2002, 2004, 2006 se goûtent remarquablement bien actuellement ; 1995, aussi. Le millésime 1998 est resté
fermé mais il s’ouvre très bien aujourd’hui.
Les 2011 et 2012 sont des
millésimes très élégants, 2012 est très homogène, peut-être pas trop opulent, il est plus sur l’élégance.
Nous menons toujours une réflexion importante sur le vignoble, la
vinification… Notre volonté est d’aller dans le détail, le moindre geste a un impact important sur le vin, nous le mesurons vraiment. Que ce soit au sujet du travail du sol, du choix des porte-greffes, date de récolte,
vinification… L’idée est d’exprimer pleinement le potentiel qualitatif de Petrus et d’essayer de faire le meilleur vin, nous sommes juste là pour l’accompagner. Ce qui me plait dans nos
vins, c’est la persistance
aromatique, aucun élément ne vient perturber la
dégustation, les
tanins sont bien intégrés, bien fondus, nous préservons l’équilibre, l’harmonie. Et cela en fonction de la matière, de la structure, nous laissons le fruit s’exprimer.
S’il y a un déficit de matière structurante, nous obtenons des
vins flatteurs certes mais sans support, ils risquent de “s’effilocher” rapidement. Notre obsession est de trouver le point d’équilibre entre la structure et les
arômes.”
Savouré sur place, ce fantastique
Pomerol 2016 :
robe violine,
nez très élégant avec des notes de
fruits noirs (murs,
cassis). En bouche, une belle attaque plus vive que le 2015 tout en ayant beaucoup de fraîcheur. Une très belle évolution au fil du temps. Le 2016 est plus
jeune que d’un an mais l’on sent une réelle différence de l’effet millésime sur le
terroir, qui marque vraiment ces rares
crus qui sont à l’image de chacun de leurs
millésimes, bien loin des
vins qui se ressemblent tous les ans ! 2015 : belle
robe rubis avec reflets grenat, attaque franche en bouche avec beaucoup de rondeur, on sent les
fruits rouges bien fondus, tout en rondeur avec une puissance bien maitrisée. Après quelques minutes le vin évolue rapidement avec une intensité grandissante. Beau 2013 prouve que, dans ce millésime très délicat, un cru comme Petrus sort du lot, avec un très beau vin, toujours distingué, d’une trame délicate, de bouche où les
fruits noirs se mêlent à des connotations subtiles où l’on retrouve le musc, l’
humus, le poivre rose. Le 2012 est tout simplement formidable, d’une extrême
finesse, déjà avec ces nuances truffées, au
nez comme en bouche, un vrai vin de “velours”, certainement l’un des plus grands et séduisants
vins de ce millésime. Superbe 2007, parfait aujourd’hui, de
robe brillante, très complet, avec une belle matière présente et savoureuse, aux senteurs de petits
fruits noirs (
cassis,
prune), de cuir et de violette, qui poursuit son évolution. Le 2006, succulent, avec ce
nez légèrement épicé, a des
tanins présents qui commencent à peine à se fondre, aux nuances de myrtille et de truffe.
Grandissime 2005, puissant, très complexe, d’une très grande structure, aux
arômes persistants et subtils de petits
fruits rouges mûrs à noyau, de truffe, de cuir, avec des
tanins soyeux mais intenses, tout en distinction, de grande évolution. Le 2004 est splendide, dans la grande tradition bordelaise,
charnu, un vin riche en
bouquet comme en matière, aux notes de cuir et de
cassis confit, d’une grande harmonie. À ses côtés, ce 2003, un vin dense, riche au
nez, aux notes de mûre et d’
humus, et des senteurs de cuir et de pruneau en bouche, aux
tanins savoureux.