Au sommet. Si le vignoble de Bouscaut existe depuis le XVIIe siècle, il est acquis en 1979 par Lucien Lurton, l’une des grandes “figures” bordelaises et propriétaire d'une dizaine d’autres
crus de référence. Aujourd'hui, c’est sa fille, Sophie Lurton, à qui il a donné la propriété en 1992, qui est aux commandes. Depuis, elle s'attache avec son mari Laurent Cogombles, lui-même ingénieur Enita, à extraire le meilleur de ce
terroir très original, essentiellement composé de terres argilo-graveleuses, sur socle
calcaire. En 2011, un
nouveau chai à
barriques de 300m2 dont les murs extérieurs sont couverts de
douelles de
barriques est sorti de
terre tandis que l'ensemble des installations était rénové avec l'architecte Arnaud Boulain.
Laurent Cogombles nous précise que “le 2021 est à l’élevage. Cela a été un millésime un peu plus difficile avec l’impact du gel, nous avons récolté de petits volumes. Nous n’avons pas connu les conditions faciles des autres années,
il a fallu faire preuve de précision.
Cela s’avère être un millésime très séduisant, très “Bordeaux”, très classique. Nous avons eu des lots de
Malbec très intéressants, avec beaucoup de relief, beaucoup de charme, ce
cépage entrera à valeur de 15% dans l’
assemblage ainsi qu’un peu de
Petit Verdot, lui aussi très réussi. Ce 2021 est très enthousiasmant.
Le 2019 a une belle trame, un éclat, une pureté
aromatique. C’est un millésime qui m’impressionne beaucoup. Nous ne sommes pas sur un profil 2018 ou 2020, le 2019 présente un équilibre génial, c’est un
vin réussi d’ailleurs dans les deux
couleurs.
Ce 2019 se caractérise par son fruit, c’est un
vin d’une grande précision
aromatique, en plus ce
fût un millésime
généreux, avec un volume de récolte très correct.
C’est un
vin d’une belle couleur profonde, bien
typé, les acidités ne sont pas trop basses, pas de
Ph trop élevés. Nous faisons très attention à Bouscaut de ne pas nous laisser déborder par les extrêmes. Certains
millésimes plus solaires sont plus difficiles à gérer, ce qui ne
fût pas le cas du 2019, un grand millésime digne d’intérêt.
Pessac-Léognan Château Bouscault Blanc est lui aussi très réussi, nous l’avons vendangé mi-Septembre, nous avons attendu la maturité en le récoltant 15 jours plus tard que l’an passé. Nous avons ramassé des lots très séduisants, le
vin présente un bel équilibre, comme c’est un millésime un peu plus froid, cela matche bien avec le Blanc. L’
assemblage est un peu différent car le
Sémillon a été un peu touché par la baisse de rendement. L’élevage sur
lies durant un an lui convient très bien, et nous le bâtonnons régulièrement.
Notre
encépagement au
Château Bouscaut est composé pratiquement à parts égales de Merlots et de Cabernets-Sauvignons. Nous avons 50 ha en production avec des
vignes relativement âgées. Notre travail actuel est axé sur la rénovation du vignoble. Le
Malbec est notre spécialité, nous diminuerons peut-être progressivement le
Merlot et augmenterons en échange la proportion de
Malbec et de
Petit Verdot, le reste à 50% est planté de Cabernets-Sauvignons.
Nous avons eu la possibilité de racheter une petite propriété de 2,5 ha limitrophe. Nous avons craqué pour ses
vignes de Cabernets-Sauvignons très qualitatives. Nous ne cherchons pas à augmenter le volume. Nous poursuivons notre évolution par petites touches, que ce soit pour les porte-greffes, les méthodes culturales… Les
vignes réagissent bien au stress, notre
terroir argilo-
calcaire réagit très bien à l’augmentation des
températures. Depuis les années 2000, la courbe des
températures est montée, cela a pour conséquence des
rendements modérés, certes, mais surtout des maturités exceptionnelles que nous ne connaissions pas dans le passé.”
Un grand coup de cœur pour leur
Pessac-Léognan rouge GCC 2019, c’est un
vin très élégant, d’une structure classique avec des
tanins souples, il développe de puissants
arômes de
fruits noirs, un
vin bien
charpenté, à la fois riche et souple, d’une belle finale aux notes de
cassis, de pruneau et d’épices, déjà agréable dans sa jeunesse mais qui a un beau et vrai potentiel.
Le 2018, qui développe un
nez complexe (
fraise des bois, réglisse), d'une grande intensité en finale avec ces notes persistantes de fumé et de mûre, de belle base
tannique mais
soyeux, un beau
vin tout en charme, de
garde. Savoureux 2017, il est bien
charnu, de couleur profonde, ample, au
nez légèrement épicé, aux
tanins fondus.
Le 2016, a une couleur
pourpre profond, développe un
nez intense et complexe dominé par les
fruits rouges
cuits, un beau
vin de belle matière, très
équilibré, avec des
tanins riches et savoureux à la fois, naturellement, de
garde. Superbe 2015, qui développe des
arômes très intenses et complexes de
fruits rouges et d’épices, avec des notes grillées, une bouche volumineuse, un grand
vin racé. Le 2014, au
nez de griotte et de truffe, est
charpenté, ample en bouche, aux
tanins savoureux et puissants à la fois, avec une finale de
cassis mûr.
Toujours ce remarquable
Pessac-Léognan GCC blanc 2020,
gras et délicat au
nez comme en bouche, avec des nuances de
fruits blancs mûrs, de grillé et d’amande, tout en élégance, intense. Séduisant 2019, il a des notes d’agrumes, complexe et
rond, remarquable par sa
finesse aromatique en bouche (
fleurs blanches), vivace et plaisant.
Le 2018, très classique de Bouscaut, tout en opulence, aux nuances d’abricot et de grillé, d’un bel équilibre, aux senteurs persistantes de
fruits frais et d’une très jolie finale. Le 2017, est d’un bel
or pâle
brillant, très
équilibré, d’une fraîcheur persistante, un
vin classique qui développe un
nez puissant d’agrumes mûrs, au
boisé bien fondu, dominé par une puissance
aromatique persistante, de bouche intense où l’on retrouve l’acacia et les agrumes. Très agréable
Pessac-Léognan blanc Les
Chênes de Bouscaut 2020, qui associe la fraîcheur à l’élégance, de
robe brillante et limpide, de bouche souple, ample. Le
Pessac-Léognan rouge Les
Chênes de Bouscaut 2019, est riche et
suave, aux notes de
fruits, de
cannelle et d’
humus, très
équilibré au
nez comme en bouche.