Au sommet, incontestablement, et cela s’explique par un formidable rapport qualité-prix-plaisir. En effet, ce cru, marqué par la “patte” et la passion d’Henri Duboscq, renvoie à un jardin d’enfants un bon nombre de
crus surbarriqués et beaucoup plus chers. Il faut dire qu’Henri, secondé par ses fils Bruno et Hugues, est particulièrement chaleureux et sait de quoi il parle quand on aborde le sujet de l’élevage en
barriques ou du
terroir.
Un vignoble de 66 ha, complanté à 50% de
Cabernet-Sauvignon, 40% de
Merlot, 5% de
Cabernet franc et 5% de
Petit Verdot. L’âge moyen des
vignes est de 30 ans. Les vendanges sont manuelles avec recherche de surmaturité. Les
vins sont élevés en
barriques neuves pour chaque millésime, mais avec une maîtrise exceptionnelle pour choisir l’origine du bois et ne pas “abrutir” le vin, avec les essences à grain fin adaptées à son cru. Il faut dire qu’une expérience de soixante années, cela aide...
Henri Duboscq nous précise que “le 2021 est à l’élevage, mais, déjà, le
nez est très
aromatique, le
fruité est intense et semble être l’avant-
garde de délices gustatifs évidents.
L’attaque prolonge les impressions du
nez en provoquant une gourmandise irrépressible. Le milieu de bouche est caressant, éclatant de
fruits, moins structuré que celui de ses aînés 2020 et 2019. Après les élixirs que furent 2019 et 2020, le millésime 2021 redevient une boisson
noble et génératrice de félicité dont chaque gorgée stimule l’envie de la suivante. 2021 : 55%
Merlot, 40 %
Cabernet-Sauvignon, 4%
Cabernet franc et 1%
Petit Verdot, élevage : logement en
barriques neuves à 80 %.
Actuellement, on peut savourer le 2019 (production de 40 hl/ha).
Tanins ultra mûrs, très présents. D’une
couleur sombre, étincelante et intense. Le
nez délicatement toasté avec une touche de violette et de bigarreaux. Le vin correspond au style habituel de Haut-Marbuzet, intense,
fruité et mûr. Retenu à l’attaque, opulent en milieu de bouche, le vin évolue,
plein, juteux, puissant, éclatant.
Après 2018, on vit un ré-enchantement qui s’apparente à un miracle renouvelé. Elevage : logement 100 %
barriques neuves. Ce 2019 est un très grand millésime au beau potentiel de
garde.
Les
millésimes 2018, 2019 et 2020 sont éblouissants. Vous savez, avec 2020 j’ai fait ma soixantième vendange ! Je dois être le
vigneron qui tient le record des vendanges dans le bordelais. Ce 2020 est vraiment un millésime exceptionnel dont je vous reparlerai mieux l’an prochain après son élevage au calme dans mes
chais.”
On ne présente plus cette grande référence du bordelais, un incontournable, ce
Saint-Estèphe 2018, archétype de ce que doit être un grand vin
typé de
Bordeaux, concentré, de
robe foncée, avec beaucoup de structure, au
nez complexe où prédominent le
cassis, la groseille et le cuir,
charpenté et
gras, de bouche puissante dominée par les
fruits cuits à noyau et les sous-bois, de grande
garde. Toujours remarquable, ce 2017, très séduisant, mêle concentration
aromatique et souplesse, un vin aux senteurs de griotte mûre, coloré, de bouche soyeuse et persistante avec ces nuances de fumé́ caractéristiques, toujours très fin.
Vous allez encore exciter vos papilles avec ce 2016, dense et
corsé, aux notes
fruitées, épicées, avec une belle concentration représentative du millésime, un vin
charnu et structuré, de
couleur pourpre, riche en
arômes, où dominent en bouche les
fruits rouges
frais et une note poivrée, un vin qui mérite un peu de patience. Le 2015, de
couleur grenat intense, bien
charnu comme nous les aimons, aux notes de pruneau, est un vin marqué par son équilibre et son harmonie, qui associe puissance et distinction, de
garde, naturellement. Le 2014, sent les petits
fruits cuits, mêlant puissance, typicité et souplesse, de
robe grenat soutenu, très
aromatique en bouche, aux
Tanins très équilibrés. Le 2013, bien
corsé et savoureux, aux
Tanins riches,
souples, est bien équilibrés, au
nez intense (mûre, groseille, épices...), en bouche très parfumée, avec des notes de cerise mûre et de truffe, fondue et intense. Superbe 2012, “chatoyant”, dit Henri Duboscq, d’une puissance en bouche, un grand vin, charmeur, très parfumé (griotte,
humus...), mêlant exubérance au palais et
finesse tannique avec une très jolie finale grillée, le style parfait de Haut-Marbuzet dans sa jeunesse.
Le 2011, est plus “
Saint-Estèphe”, avec une belle structure, dense et persistant, bien
corsé, qui sent bon la
framboise, la
prune et l’
humus, d’excellente bouche. Très grand 2010, qui dégage un très beau
nez intense, des
Tanins bien présents mais enrobés, un vin très équilibré, dense au palais, où dominent la
fraise des bois mûre et le poivre, mêlant structure et
charnu, de grande
garde. Le 2009 est splendide : de la
finesse, de la complexité, de l’amplitude, un très grand vin où s’entremêlent la
fraise des bois mûre, la griotte et l’
humus, un vin
corsé et
gras, aux
Tanins bien présents et fondus à la fois, un millésime déjà très séducteur mais de grande évolution. On poursuit avec ce 2007, classique du millésime, ample, très parfumé, tout en souplesse, aux connotations de
fruits, de
cannelle et d’
humus en bouche. Le 2006, est très
typé par ce
terroir de
Saint-Estèphe, d’une complexité certaine, avec des nuances de myrtille et de grillé, de bouche puissante. Le 2005, se goûte très bien, dense, souple, structuré, au
bouquet subtil et intense à la fois, un vin qui développe des
arômes séduisants de
cassis et de sous-bois, puissant. Le 2004, est exceptionnel, très parfumé, complexe, aux nuances de
fruits noirs macérés, de cuir et d’épices, de bouche
charnue mais distinguée. Le 2002, est dans lignée, un beau vin ample, riche au
nez comme aux papilles, avec ces notes de mûre et d’
humus, aux
Tanins savoureux, dense. On se régale avec le 2001, à la fois très souple et dense, d’une grande ampleur, développant un
nez envoûtant où les
fruits cuits côtoient le poivre rose et le musc, d’une longue finale, idéal sur une cassolette de ris et rognons de veau à la moutarde ou un simple tournedos grillé.
On s’oriente ensuite vers ce qui fait la force d’un grand vin, sa capacité d’évolution, en faisant un “saut” vers ce 1990, d’une grande longueur, au
nez comme en bouche, avec ce côté légèrement “rancio” qui lui va parfaitement, aux
Tanins généreux, avec cette bouche bien
charnue, ample et séduisante. Le 1989, est plus “chaud”, dominée par les
fruits à noyau et la
cannelle, un vin que l’on appréciera sur un foie
gras aux figues, par exemple. Le 1987, parvient à maturité, il est à son apogée. Le 1986 est superbe,
robe rouge teintée cerise noire, de bouche très équilibrée, au
nez où se devinent les
fruits mûrs, l’
humus et les épices (
cannelle, poivre), opulent, mêlant charpente et distinction, un très grand vin parfait avec un veau en cocotte aux épices ou une pastilla de pigeon. Voir également le
Médoc Château Layauga-Duboscq.